Mercredi 6 novembre 2013 – Les chutes de la Madeleine
Malgré mes douleurs, la nuit a été bonne, je m’offre même une mini grasse matinée avec un réveil à 7h30, Jérôme, lui, est levé depuis une bonne heure. Surprise en ouvrant les yeux et les oreilles, il pleut ! une bonne averse tropicale ! moi qui croyait qu’il ne pouvait pas pleuvoir au Paradis, autant pour les idées reçues ! Heureusement que j’avais mis un pantalon dans la valise ! Se lever est difficile, l’hématome de ma cuisse est énorme et a viré au multicolore. Ca tire dès que je dois plier le genou. bon, bah, on va y aller doucement sur les randonnées dans les prochains jours. Ma lèvre est encore plus gonflée qu’hier et suinte toujours un peu. Je renouvelle la pommade.
Nous prenons le petit déjeuner tranquilles à l’abri de notre faré. La pluie s’arrête, la chaleur revient mais le soleil reste cacher derrière les nuages. Nous attendons un peu que la tente sèche pour pouvoir la remballer. Finalement, vers 10h, nous reprenons la route pour les chutes de la Madeleine qui sont juste à côté du camping. Bon, en bons boulets, nous ratons plusieurs fois l’entrée, une petite piste rouge qui se prolonge sur quelques centaines de mètres. Nous présentons à l’accueil les 2 tickets reçus avec notre emplacement de camping (sinon 400 XFP / adulte, 3€ environ). Le Parc est aménagé comme un grand sentier botanique avec plusieurs espèces endémiques représentées typiques du maquis minier. Je me fais plaisir avec quelques macrophotographies.
Nous arrivons rapidement au bout du chemin, sur le belvédère qui donne une première vision des chutes de la madeleine. En fait, une chute, 10 m de long sur 5m de haut. Pas si impressionnant que ça, mais dans le décor du maquis minier, c’est un joli spectacle. Nous poursuivons le chemin qui longe la rivière pour approcher plus près des chutes. Quelques rochers escaladés plus tard (bon c’était pas trop compliqué, puisque j’ai réussi malgré les tiraillements de ma cuisse), nous sommes au sommet de la chute. Il y a du débit, ça tape fort en bas.
De Yaté à Goro
Nous reprenons la route un peu plus tard en direction de Yaté de nouveau. Même route que la veille au soir, mais sous un ciel un plus voilé. La route est longue entre 2 villages. Un peu après le parc de la rivière bleue, 2 panneaux nous indiquent que nous sommes à 49km de Mont Dore d’un côté et 11 km de Yaté de l’autre. Entre les 2, rien : les paysages majestueux du maquis minier et le lac de Yaté à l’horizon.
Arrivée à Yaté, nous cherchons la station service pour compléter le plein de la voiture (on ne sait jamais) et acheter quelques bricoles pour le pique nique de midi. Yaté est la ville du sud de la Grande Terre, mais en réalité, c’est à peine plus qu’un bourg typique : la mairie côtoie la gendarmerie, une agence de l’OPT (Office des Postes et Télécommunications), un dispensaire (parfois une pharmacie), une station service souvent, la station service qui, souvent, est aussi l’unique commerce du village. Après avoir fait un tour du village et attendu la réouverture de l’OPT pour s’entendre dire que le distributeur bancaire ne fonctionne pas à cause d’une panne généralisée d’électricité, nous décidons de reprendre directement la route vers notre destination finale, Port Boisé.
La route entre Yaté et Goro longe la mer et plusieurs tribus sont installés sous les palmiers et les cocotiers. Nous nous arrêtons un peu avant Goro pour pique niquer devant un vue imprenable sur le lagon, les îlots, une eau turquoise, les pins colonnaires et les cocotiers. Juste magique.
Etape suivante, un peu après Goro, la cascade de Wadania, juste en bord de route. Au moins, pas besoin d’escalade ou de longue marche pour y accéder, ça ménage mon cuissot. La cascade est assez impressionnante, bien que, en saison sèche, le débit d’eau soit assez faible. On imagine qu’après de fortes pluies, le débit de la chute doit être plus important et la cascade plus majestueuse. Le site est désert, j’en profite pour sortir le trépied de la voiture et essayer qq poses longues. C’est ce moment là que les enfants de la tribu voisine choisissent pour débarquer sur le site et se baigner. Les cris et les rires succèdent au calme et au silence. C’est rigolo de les regarder s’amuser, grimper sur les rochers et sauter dans le bassin de la cascade. Nous les regardons quelques instants, tant pis pour les photos, nous repartons, laissant les enfants à leurs jeux.
Un peu plus loin, ce sont les vestiges de l’ancienne mine de fer de Goro qui méritent un arrêt. Cette mine fut exploitée par les Japonais jusqu’à le seconde guerre mondiale. Aujourd’hui il n’en reste que peu de choses : un ponton d’embarquement, quelques pylônes rouillés, des rails à flanc d’une montagne où on aperçoit encore les traces d’exploitation, quelques bâtiments à l’abandon. Le tout est interdit d’accès et vu ma chance du moment, nous allons éviter de prendre des risques.
Port Boisé – Hôtel Kanua Terra Ecolodge
Nous reprenons donc la route, nous enfonçant de plus en plus loin dans le sud. Peu après Goro et les vestiges de la mine, la route se rétrécit, pleine de nid de poules, par moment se transforme en une piste rouge avant de retrouver son revêtement goudronné quelques centaines de mètres plus loin. La nature est verte comme le maquis minier et la foret traversée, bleu comme le ciel et les rivières que l’on passe à gué sur des ponts au ras de l’eau (ou dans l’eau parfois) et rouge comme la latérite exploitée dans les mines que l’on aperçoit au loin, à flanc de montagne. L’exploitation minère, seule trace d’activité humaine (à part quelques voitures croisées) dans ce paysage préhistorique d’où l’on s’attend presque à voir surgir des dinosaures ! Plusieurs fois, nous hésitons sur le chemin à prendre aux intersections (ce ne sont pas les panneaux qui coûtent chers à la Direction de l’Equipement locale !!), et puis fnalement, la route / piste aboutit au bout du monde, là où il n’y a plus rien d’autre que le Paradis sur terre : Port Boisé et son unique hôtel (le seul hôtel du Sud d’ailleurs) : le Kanua Terra Ecolodge. Un hôtel un peu luxe qui fait payer assez cher son monopole et sa situation privilégiée au bord de la baie de Port Boisé, tout au bout du monde (vérifiez les promis de dernière minute si vous souhaitez vous y rendre, nous avons bénéficié de plus de 50% de réduction, 3 jours avant la date de notre arrivée). La clé du bungalow récupérée, nous nous installons pour le reste de la journée. Cela va nous changer du camping un peu roots d’hier soir : grand bungalow, lit extra large et confortable, salle de bain avec eau chaude, ventilateur, frigo, télé et nécessaire à café. Et le clou du spectacle, terrasse les pieds dans l’eau ! Pour un peu, on pourrait plonger directement de la chaise longue dans l’océan ! Génial. On enfile les maillots et on se précipite à l’eau. Elle est frisquette, mais c’est tellement bon de se baigner dans une eau ultra-transparente, sur une plage déserte (il n’y a vraiment que nous !) bordée de cocotiers et de pins colonnaires. Nous sommes dans le lagon, une zone protégée par la barrière de corail au loin. Il n’y a pas de vagues, et peu de fond, on peut s’avancer sur plusieurs dizaines de mètre en n’ayant de l’eau pas plus haut que la taille ! Quelques mini pierres ponces flottent dans l’eau autour de nous. Nous passerons l’après-midi ainsi entre baignade et farniente sur la terrasse. Tranquillement pour se remettre des émotions de la veille. Manque juste un peu plus de soleil pour que tout soit parfait et que les couleurs éclatantes du lagon se révèlent. Par contre, l’eau salée, je déconseille sur les blessures encore à vif, en sortant de l’eau, j’avais l’impression de brûler !
Après le coucher du soleil sur la plage, nous dînons au restaurant de l’hôtel. Et là, c’est une petite déception, les plats sont bons mais sans grande originalité. A ce prix là et pour un hôtel de ce standing, on se serait attendu à mieux. Nous avons néanmoins passé une très bonne soirée, et une encore meilleure nuit après cela !
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