Lundi 17 mai 2010
Vers le sommet de l’Etna – face Sud
- 8h00 : c’est notre dernier jour en Sicile, demain nous repartons. Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, c’est la face Sud de l’Etna. Petit déjeuner et départ très tôt pour arriver de bonne heure au refuge Sapienza, à l’ouverture et éviter les files d’attente. Le ciel est dégagé aujourd’hui, et pour la première fois, l’Etna n’a plus la tête dans les nuages. Ca semble une bonne journée pour grimper en haut de l’Etna. Mais il faut toujours se méfier des apparences.
- 10h00 : nous voilà à Sapienza, petite station qui concentre l’essentiel des départs vers le sommet de l’Etna. La vue sur l’Etna est déjà impressionnante dès le parking : un monde essentiellement minéral, gris et désertique. Hâte d’être au sommet.
- Au programme, si tout va bien : funiculaire jusqu’au refuge intermédiaire, petite balade à ce niveau, puis embarquement dans un bus 4×4 qui nous conduit au sommet où un guide doit nous faire découvrir les cratères sommitaux (51€ / pers.) . Mais c’était sans compter sur la météo très changeante en haut de l’Etna. A peine sortis de la voiture, le froid nous assaille, normal, nous sommes à 1915m d’altitude. Nous remettons les pulls. Le problème est le vent qui s’est levé entre temps, pas de très bon augure pour la suite. A l’accueil du téléphérique, une courte file d’attente, nous nous disons que ça va être rapide mais non. La mauvaise organisation du passage des groupes fait perdre du temps. Une bonne demi-heure pour atteindre le guichet, pourtant à qq mètres. Tickets pris, nous refaisons la queue pour embarquer au téléphérique. C’est long, ça n’avance pas , les gens semblent embarquer au compte goutte. 1 heure d’attente plus tard, nous comprenons : à cause du vent, le téléphérique est fermé (normal, règles de sécurité) et les passagers embarquent directement dans les bus 4×4, par groupes de 20 à 30. Et comme la fréquence et le nombre des engins est inférieur à la capacité du téléphérique, ça coince un peu. Un peu de patience et nous voilà aussi à bord du 4×4 tant attendu.
- Première déception, arrêt très rapide au refuge intermédiaire pour descendre ceux qui n’ont pas pris de ticket jusqu’en haut, nous restons donc coincé dans le bus. Mal placé, pas de photos pendant la montée (compter une bonne demi-heure depuis le refuge), mais je profite du paysage : c’est vraiment magique, cet océan minéral, anthracite, où rien de vivant n’a sa place. Je me sens comme une intruse au milieu de cette nature hostile. La route est retracée tous les jours par les engins de chantiers. Par endroit, les neiges éternelles apparaissent, épaisses, protégées sous une couche de lave toute aussi épaisse.
- Au sommet, nous quittons le bus. Il fait un froid glacial, la température doit être proche du 0°C. Heureusement que nous avons prévu pulls, blousons et vêtements chauds.Emmitouflés comme en plein hiver. Le ciel est d ‘un bleu intense et éclaire un paysage en noir et blanc. C’est un autre monde qui se présente à nous, comme si, d’un seul coup, nous étions sur une autre planète.
- Le guide nous conduit au bord de l’un des cratères sommitaux, le chemin traverse des plaques immenses de neige glacée entre les graviers noirs de lave. Au fond du cratère, des fumées s’échappent : du soufre.
- Le vent est fort, et les nuages arrivent vite. En quelques instants, le bleu du ciel est complètement masqué et nous voilà dans le brouillard. Le chemin disparaît, on ne voit plus qu’à qq mètres, les bruits sont comme assourdis et l’impression d’être sur autre planète, désertique et hostile, est encore plus intense. Je comprends mieux pourquoi les guides qualifient ce spectacle de lunaire ! c’est comme cela que j’imagine la lune.
- le vent étant trop fort, le reste de l’excursion est annulé : pas de marche tout autour du cratère pour la vue sur les cratères des dernières éruptions, de toute façon, on ne voit rien ; pas d’excursions non plus vers ses cratères. Frustrés. On se promène à proximité du refuge, guettant le moment où le sommet de l’Etna sortira de son écharpe de nuages. Je suis complètement gelée.
- Quelques photos souvenirs qui ne rendent pas justice au paysage et nous nous mettons à l’abri dans le refuge des guides, entassés avec les autres touristes. De temps à autre, le soleil réapparait et le paysage se révèle à nouveau. De temps à autre, un randonneur, parti du refuge intermédiaire ou même du bas, couvert de glace, vient se réfugier au chaud.
- Finalement le bus 4×4 apparaît, et nous redescendons vers Sapienza. Le temps est plus couvert qu’à l’aller, mais je fais tout de même qq photos depuis l’intérieur du bus, pour fixer les neiges éternelles, les cratères anciens et les pistes.
- Nous reprenons la voiture vers Catane, pour les derniers achats de souvenirs. Nous pique-niquons en chemin, devant un panorama sublime de ce volcan si mystérieux et ses coulées dévastatrices.
- Retour à l’agriturismo, dîner au restaurant, toujours aussi délicieux que la première fois et bouclage des bagages. Demain, nous quittons cette jolie région pour rentrer dans la grisaille française…
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