Il est des vacances dont on n’attend pas grand chose, si ce n’est de se reposer, de passer du temps en famille ou avec des amis, de profiter simplement des petites choses de la vie. Des escapades pas vraiment prévues, pas vraiment préparées, où on se laisse porter le temps, les circonstances, les envies du moment. Ces quelques jours passés sur le bassin d’Arcachon à la fin de l’année 2016 furent de ceux-là. Une parenthèse hors du temps, une pause dans notre quotidien pour recharger les batteries et attaquer en pleine forme une nouvelle année. Arcachon, Le Cap Ferret, l’ïle aux oiseaux , la dune du Pilat, autant de lieux que je ne connaissais que de nom. J’y ai avant tout découvert une lumière exceptionnelle. Celle magique du soleil d’hiver, douce et chaude, qui réchauffe les corps et les âmes, qui sature les couleurs vives des maisons et des bateaux du bassin, qui joue de milles reflets sur les vagues de l’océan Atlantique. Celle grise et froide des journées brumeuses, qui semble assourdir les bruits et envelopper le monde dans un cocon feutré. Celle des flamboyants couchers de soleil sur la plage. Et puis il y a le calme, propre aux stations balnéaires hors saison. Comme si tout, soudain, s’était arrêté. Comme si le temps n’existait plus, comme si les hommes avaient cessé toute activité.
Je n’avais pas encore partagé ici ces moments passés le temps d’une petite semaine entre amis, entre Le Cap Ferret et Arcachon. J’ai retrouvé il y a peu les images oubliées de cette escapade en faisant du tri sur mon disque dur, et je me dis que ça pourrait peut être en intéresser certains d’entre vous qui passeraient ou souhaiteraient passer quelques jours cet hiver dans le secteur. Cette semaine de vacances était planifiée depuis quelques mois, à la faveur d’une location pas chère par mon CE d’une grande maison dans une résidence de vacances. A part passer du temps ensemble, rien n’était prévu. Nous avons donc improvisé au fil des journées et des envies de chacun. On embarque le chien et les valises, on invite les amis et leurs enfants à nous rejoindre pour partager cette maison trop grande pour nous. Retour en images sur ce que nous avons visité et préféré sur le bassin. Attention, article fleuve, plein d’images (quelques infos pratiques en fin d’article).
Découvrir le bassin d’Arcachon en hiver
Se promener sur la plage du triangle de Pereire à Arès
Juste derrière notre résidence, ce fut notre première promenade. Découverte à marée (très) basse, la vase à perte de vue, les bateaux et les bouées échouées sur le sable comme abandonnés. L’océan retiré très loin, à l’horizon. Et les belles maisons qui bordent la plage. On se verrait bien y habiter et profiter de la vue toute l’année.
Découvrir le Cap Ferret
Parmi mes endroits préférés du bassin d’Arcachon, il y a la jolie station balnéaire du Cap Ferret, où nous sommes allés plusieurs fois pendant la semaine.
Perdue tout au bout du bassin, tout au bout de la presqu’île du même nom, Le Cap Ferret est très réputée pour ses grandes villas luxueuses, ses stars qui y ont établi leur résidence secondaire. En plein hiver, j’ai surtout découvert une jolie petite ville tranquille. On commence par une longue promenade sur la très longue et belle plage principale, la plage des Américains. Si, comme nous, vous êtes accompagnés par un beau soleil et des températures assez douces, vous aurez peut-être envie de tremper les pieds dans l’eau. Ce fut, disons, vivifiant !! (et dire que nous verrons plusieurs fois des baigneurs tout au long du séjour !!) Sinon, posez vous simplement quelques instants sur le sable, laissez le soleil vous réchauffer, faites quelques châteaux, jouez au ballon, … Puis rapprochez vous de la jetée, peut-être y verrez-vous un des petits bateaux qui fait la liaison avec Arcachon, ou le tour du bassin (très rares en cette basse saison). De là, on a une belle vue sur les parcs à huîtres.
Après déjeuner, nous prolongeons la promenade jusqu’au phare et décidons d’y monter (entrée : 6€/adulte et 4€ par enfant). La vue à 360° sur le bassin est belle et mérite le détour, mais il faut s’armer de patience : nous avons patienté plus d’une heure avant de pouvoir monter les 258 marches qui grimpent jusqu’au sommet du phare (57m, c’est bon pour les muscles !). De là haut, la presque île se révèle à nous.
Et pour terminer la journée, je vous conseille une balade sur la plage de la Pointe, à la pointe de la presqu’île donc, entre le calme bassin et l’agité Atlantique (on a suivi le sentier de l’Abécédaire, c’était très sympa). Le coucher de soleil y était magnifique et le lieu est idéal pour une séance photo improvisée ! Les baigneurs (si si, même fin décembre), les pêcheurs, la plage quasi déserte dès que l’on s’éloigne du parking, le jeu de la lumière du soleil couchant en transparence sur les vagues qui s’écrasent sur le sable ou sur les vieux bunkers m’ont conquise. Que ce soit les adultes, les enfants ou encore le chien, je crois que l’on a tous bien aimé cette sortie. C’est un de mes moments préférés du séjour.
Se perdre dans les ruelles du village de l’Herbe
Parce que le Cap Ferret ce n’est pas seulement une petite ville un peu bourgeoise, ce sont aussi plusieurs villages ostréicoles répartis le long de la presque île : le Canon, le Piquey, l’Herbe… C’est dans les ruelles de L’herbe que nous nous sommes promenés un après-midi. Un charmant village aux maisons traditionnelles en bois, colorées, typiques, baptisées de prénoms féminins. Les petites places, les fontaines, les ruelles qui débouchent sur la mer, encombrées de canots, de mauvaises herbe. Et puis la plage, les bassins à huîtres, les paniers et le matériel ostréicole, le petit port et ses bateaux colorés. S’arrêter quelques instants pour déguster quelques huîtres accompagnées d’un verre. En hiver, le village est quasi désert, la lumière rasante de fin d’après-midi illumine tout, la visite est plaisante.
Une curiosité : la chapelle de la Villa Algérienne
Toujours au Cap-Ferret, à quelques dizaines de mètres de l’entrée du Village de l’Herbe, on peut découvrir une curiosité : un bâtiment de style mauresque, totalement insolite dans les paysages du bassin. Il s’agit de la chapelle de Sainte Marie du Cap, dernier vestige d’un ensemble architectural plus vaste, la Villa Algérienne, construite en 1865, dans le style néo-mauresque, par un entrepreneur de retour d’Algérie. La villa a été détruite en 1966 par des promoteurs. Il ne reste que la sublime chapelle, qui fut longtemps le seul lieu de culte de la presqu’île. N’hésitez pas à la visiter.
Boire un chocolat chaud devant un coucher de soleil à Andernos-les-bains
Andernos-les-bains est la petite ville la plus proche de notre hébergement pour la semaine (avec Arès, mais j’ai trouvé Andernos plus sympa). Le centre ville est petit mais sympa avec de jolies boutiques, et, un peu à l’écart, une jolie église et un petit village ostréicole. Mais ce qui m’a le plus marqué, ce sont les fins d’après-midi à boire un chocolat chaud dans l’un des cafés sur la place à proximité de la jetée, à attendre que le soleil se couche pour admirer de nouveau un spectacle magique. 2 soirées, 2 spectacles, toujours différents, toujours splendides. Et pour terminer la journée, je vous conseille de déguster des fruits de mer dans l’un des restaurants du port ostréicole (voir en fin d’article) .
Visiter Arcachon, la ville d’été et la ville d’hiver
Comment passer une semaine sur le bassin d’Arcachon sans visiter Arcachon elle-même ? C’est donc par une journée bien brumeuse que nous découvrons la ville.Il faut savoir que la ville est organisée en 4 quartiers différents, portant tous le nom d’une saison, et ayant chacun sa propre personnalité. En une journée, nous avons eu le temps de découvrir la ville d’été et la ville d’hiver.
On trouve une place de parking le long de la plage et on débute la visite par la ville d’été. C’est le coeur de la ville, le centre de la ville balnéaire, avec ses boutiques, ses restaurants, ses cafés et ses hôtels. C’est sympa de déambuler sur la promenade le long de la plage, entre les 2 jetées , le vieux manège de chevaux de bois et la grande roue. La brume, ce jour-là, crée une ambiance bizarre genre film fantastique. Il y a finalement peu de monde sur la promenade (la faute à la météo), on dirait une ville abandonnée. Il faudra se rapprocher de la place du marché pour retrouver de la vie, et aussi un peu de charme à cette partie de la ville, construite finalement récemment.
On prend ensuite de l’altitude, direction la ville d’hiver, la ville haute. Depuis le Centre ville, on prend l’ascenseur qui rejoint le Parc Mauresque (gratuit) puis on file à l’observatoire Sainte Cécile. Du haut du belvédère, la vue est chouette sur la ville et l’océan. Il faut patienter un peu pour grimper (difficile de se croiser dans l’escalier) et ne pas souffrir de vertiges, l’escalier de fer en colimaçon bouge un peu. En redescendant, on se promène dans les rues de la ville d’hiver, parmi les très belles villas construites à la fin du XIXème siècle pour la riche bourgeoisie qui y vient en villégiature. Le soir tombant vite en hiver, la promenade a été assez courte, mais la ville d’hiver mériterait une visite plus approfondie.
Faire une promenade en bateau vers l’île aux oiseaux et le Cap Ferret
C’est un incontournable de tout séjour à Arcachon qui plait aux petits comme aux grands, une promenade en mer. En haute saison, les départs peuvent se faire d’Arcachon, mais aussi du Cap Ferret ou d’Andernos. Pour nous, en hiver, c’était uniquement depuis Arcachon. Un seul tour proposé, celui de l’île aux oiseau (d’autres excursions existent en haute saison). On embarque donc tous dans un petit bateau, Ice y compris (16€/adulte, 11€/enfant, 2€/chien) pour 2h de balade guidée et commentée au coeur du bassin. Nous nous éloignons d’Arcachon pour nous rapprocher peu à peu des parcs à huîtres puis de la célèbre Ile aux oiseaux et ses cabanes tchanquées (cabanes sur pilotis, construites à l’origine pour surveiller les parcs à huîtres). La brume est toujours présente, le paysage s’estompe au loin, irréel. Parfois, un unique rayon de soleil perce la couche brumeuse pour éclairer les piquets ou la ville au loin. Petite visite en noir et blanc, qui retranscrit bien l’ambiance du moment.
Ensuite, on se rapproche de nouveau de la côte, du côté du Cap Ferret, où l’on observe les belles villas des people puis les petits villages ostréicoles (L’Herbe, Le Canon, …) avec leur jolies maisons colorées et les petits bateaux amarrés, la chapelle de la Villa Algérienne,… Avant de revenir finalement à Arcachon.
Escalader la dune du Pilat
Petit plaisir du dernier jour de 2016, escalader la dune du Pilat. L’hiver, il n’y a pas les escaliers en bois installés pour la haute saison. C’est donc en glissant dans le sable que l’on grimpe petit à petit tout en haut de la dune la plus haute d’Europe, environ 110m de haut, et toujours en mouvement (la dune grignote la forêt derrière elle). Sportif mais la vue d’en haut sur la forêt d’un côté et le banc d’Arguin de l’autre vaut bien un peu d’effort. A mon grand désespoir, Ice s’amuse comme un fou à dévaler les pentes, là où j’ai juste peur de tomber. Il faut dire qu’on est haut tout de même, j’ai comme une impression de vertige en parcourant la ligne de crête de la Dune … On admire la vue sur l’océan, malgré la vue un peu brouillée par le temps gris de ce jour-là. A l’horizon, ciel et océan se confondent, un dégradé bleu, sur lequel se détache le blanc et le jaune du sable de la dune et du banc d’Arguin. Il y a du vent, l’air frais pique les joues mais cette sensation d’être en équilibre au-dessus du monde est unique. A faire absolument.
Infos pratiques
- Pourquoi visiter le bassin d’Arcachon en hiver :parce que le bassin est beau, quelque soit la saison, et qu’il y a largement de quoi s’occuper pendant une semaine d’hiver.
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- pour la lumière hivernale si particulière.
- pour la douceur du climat océanique : le temps a été doux et beau sur une belle partie de la semaine, 2 journées de brume plus fraiches lors de notre passage à Arcachon.
- parce que cette destination estivale ultra-touristique se vide en hiver et que vous pouvez vous promener dans les villages ostréicoles et sur les plages sans avoir à vous cogner à la foule et profiter de la beauté naturelle du bassin sans le partager.
- parce que, pour les même raisons, on peut circuler en voiture facilement autour du bassin, sans avoir à subir les embouteillages.
- parce que c’est beaucoup plus accessible au niveau tarif (comme beaucoup de stations balnéaires en hiver).
- parce que c’est la meilleure saison pour déguster des huîtres et des fruits de mer.
- Hébergement : On avait réservé via mon CE pour une bouchée de pain (ou presque) une grande maison dans la résidence de vacances : Neméa Les Rives de St Brice – village arcachonnais. Grande maison, 3 chambres de 2 personnes (et 2 personnes supplémentaires dans les canapés du séjour), 2 salles de bain, bien équipée. Et bien située en plein coeur du bassin à (presque) mi-chemin du Cap Ferret et d’Arcachon.
- Restaurants : comme on était nombreux et que notre maison disposait d’une cuisine équipée, nous avons souvent mangé à la maison. Voici néanmoins quelques adresses que nous recommandons :
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- Cap-Ferret : restaurant « L’escale », au niveau de la jetée Belisaire. On y a mangé une cuisine locale, des spécialités du bassin (poissons, huitres, …) en profitant d’une chouette vue sur la plage et la jetée). C’était bon, le service était rapide, pas grand chose à redire. C’est peut-être un peu cher dans l’absolu, mais pas tant que ça pour Cap-Ferret.
- Andernos-les-bains : a priori, tous les restaurants de fruits de mer sur le port ostréicole sont réputés. Nous avons choisi « Chez Eliette » car c’était l’un des rares qui proposait un plateau de fruits de mer pour une personne. Jérôme s’est régalé d’un copieux plateau pendant que je dégustais un somptueux poisson. C’était fin, délicieux et l’accueil était top. Rapport qualité/prix top
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